Écrivons la suite ensemble

Des années
mouvementées

1914-1945

Les années d'après-guerre

1945-1997

L’HGM
d’aujourd’hui

1818-1914

Introduction

Colourful stained glass window that looks like a cell

Ce vitrail est un don de Melvyn Angus, l’un des plus fervents défenseurs de l’HGM. Le maitre verrier britannique Lawrence Lee s’inspire pour sa création de la structure des cellules telles qu’observées au microscope à électrons. Ce vitrail symbolise une nouvelle ère dans l’histoire de l’HGM, les innovations technologiques et l’évolution de la recherche clinique y ayant considérablement enrichi le champ des connaissances médicales et chirurgicales. Durant cette période, on reconnait à l’HGM plusieurs contributions d’intérêt mondial.

Vitrail réalisé par l’artiste Lawrence Lee, photographié par Michael Cichon. Avec l’autorisation du Service de multimédia médical du CUSM.

 
 
Les années d’après-guerre à l’HGM sont à l’image des changements profonds qui traversent le Québec et l’ensemble du pays. Les réformes sociales des années 1960 et 1970 incluent des avancées rapides qui font évoluer les soins médicaux et engendrent des transformations majeures à l’hôpital.

stills from film

En 1967, Montréal est l’hôte d’une des expositions universelles les plus réussies du XXe siècle, l’Expo 67, qui comprend un pavillon entièrement consacré aux nouvelles avancées médicales. Dans le cadre du spectacle multimédia qui y est présenté, le film expérimental Miracles de la médecine moderne, de Robert Cordier fait grand bruit avec des représentations graphiques de naissances et d’interventions chirurgicales qui choquent les spectateurs. Conçu en consultation avec des médecins locaux, dont le Dr Phil Gold de l’HGM, le pavillon se veut éducatif pour le grand public quant aux aspects moins connus des soins médicaux et chirurgicaux. L’accent est mis sur la prouesse technologique et futuriste des soins médicaux qui se développent depuis la guerre. Le film de Cordier fut tourné en partie à l’unité de dialyse rénale de l’HGM, ainsi qu’au pavillon des Femmes de l’hôpital Royal Victoria, au Centre de médecine nucléaire de McGill, à l’Hôtel Dieu et à l’Institut de réadaptation de Montréal.

Images provenant de Miracles de la médecine moderne, du cinéaste Robert Cordier, 1967. Bibliothèque et Archives Canada, 1973-0265, droit d’auteur Robert Cordier. Consultant en conservation : Steven Palmer

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les percées scientifiques et technologiques issues de la guerre sont redirigées vers la recherche et les traitements médicaux, ce qui fait progresser ces secteurs à vive allure. Aussi, la direction de l’HGM reconnait officiellement à cette époque l’importance de l’activité de recherche dans la préservation du statut de l’hôpital en tant que centre médical universitaire de premier plan. Un accent et un appui croissants seront accordés à la recherche clinique dans les décennies à venir. La médecine et la chirurgie se spécialisent à mesure que les soins médicaux se complexifient. Les exigences en matière de formation médicale augmentent pour soutenir ces avancées, tout comme l’ajout de disciplines paramédicales.

Au fil des changements, les initiatives philanthropiques et bénévoles continuent elles aussi à évoluer au sein de l’établissement, procurant un apport inestimable à la recherche, à la planification et aux programmes destinés aux patients.

Renaissance de l’HGM

Construction de l’Hôpital général de Montréal, c. 1952-55. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.39

À la fin des années 1940, il devient évidant pour le personnel médical que si l’HGM veut conserver sa réputation d’établissement médical universitaire de premier plan, il va falloir convaincre le conseil d’administration de relocaliser l’hôpital. Les bâtiments des divisions Centrale et Western étant devenus désuets et les coûts d’exploitation des sites étant exorbitants, les installations ne sont plus adéquates. Dans le désir de se rapprocher de l’Université McGill et de ses institutions sœurs, le comité chargé de trouver une solution décide de déménager l’HGM sur le versant sud-ouest du Mont-Royal, sur une bande de terrain située entre les avenues Cedar et des Pins.

isometric drawing of new hospital showing different departments

Cette illustration isométrique démontre l’aspect modulaire du bâtiment à partir d’un plan vertical central, en phase avec la division croissante des spécialités médicales et chirurgicales.

Illustration isométrique de L’HGM, début des années 1950. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz

L’Institut thoracique de Montréal, 1953. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds de l’Institut thoracique de Montréal, 2014-0026.04.71

l’Hôpital de Montréal pour enfants, photographié par Robert Derval, 2000. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds du département audiovisuel de l’Hôpital de Montréal pour enfants, 2014-0015.04.748

Le nouvel hôpital, conçu par le cabinet d’architectes montréalais McDougall, Smith et Fleming, reflète l’impressionnante complexité d’un hôpital universitaire urbain de grande envergure de son époque. Le bâtiment achevé reproduit certains éléments architecturaux de l’Institut thoracique de Montréal et de l’Hôpital de Montréal pour enfants, qui suite au déménagement fait l’acquisition et procède à l’agrandissement de la division Western.

Pose de la première pierre du nouvel hôpital par Maurice Duplessis, premier ministre du Québec de l’époque, 2 Mai 1953. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Mann, 2017-0001.04.2.11

L’Hôpital général de Montréal, années 60. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.473.2

Cette porte de la bibliothèque médicale du nouveau site de l’avenue Cedar était l’entrée du bâtiment d’origine de l’HGM construit en 1821. MGH Bulletin, 1955

Ambulances en file devant l’ancien hôpital, prêtes à transporter les patients vers le nouveau bâtiment, 1955. Archives de l’Université McGill, PA027724 (album)

Transport d’un patient vers le nouveau site dans le cadre d’un effort impeccablement coordonné, 1955. Le directeur médical William Storrar, troisième à partir de la gauche. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.1058.2

La technologie et l’évolution des soins aux chevet

Infirmières dans un service de quatre lits, 1955. Archives de l’Alumnae Association of the Montreal General Hospital School of Nursing

Si les grandes salles de l’ancien hôpital permettaient aux infirmières de veiller sur des dizaines de patients à la fois, les unités de soins infirmiers du nouvel HGM, composées de chambres à un, deux, ou quatre lits, présentent pour elles plusieurs défis. Tout en procurant plus d’intimité aux patients et un meilleur contrôle des infections, un tel progrès engendre un besoin accru de personnel infirmier.

Tandis que les options de traitement médical et chirurgical se multiplient, on doit trouver le moyen d’intégrer au nouvel hôpital une supervision et des soins intensifs supérieurs à ceux de la salle de réveil. Des salles équipées de technologies de surveillance et dotées d’infirmières formées et spécialisées permettent une observation continue des patients. Les premières unités de soins intensifs sont aménagées à partir d’espaces cliniques existants et bénéficient d’un ratio infirmières-patients plus élevé.

L’HGM ouvre en 1960 sa première unité de soins intensifs chirurgicaux, destinée aux convalescents d’interventions cardiaques complexes. La première unité de soins coronariens ouvrira en 1966.

L’infirmière-chef Margaret Eades, à droite, à l’unité de soins médicaux intensifs, vers 1975. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.669.3

Unité de soins intensifs chirurgicaux, vers 1981. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.1013

nurse in foreground checks a monitor screen with patients in background

Les infirmières travaillant dans les unités de soins cardiaques étaient formées à l’interprétation des électrocardiogrammes, transmis des lits des patients à une station centrale de surveillance. Celles-ci étaient autorisées à réanimer les patients en cas d’arrêt cardiaque.

Unité de surveillance cardiaque, vers 1970. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.669.2

L’HGM et la révolution biomédicale

Doctor in a surgical research unit checking aspiration levels on a complex piece of equipment

Henderson fut recruté pour développer le programme de chimiothérapie de l’hôpital.

Le Dr Ian W. D. Henderson, de la University Surgical Clinic, devant l’appareil de Warburg, vers 1962. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.569.1

En 1952, grâce aux fonds amassés par le nouveau comité de recherche de l’hôpital, le médecin en chef E.S. Mills fonde la University Medical Clinic (UMC). Celle-ci va avoir une influence majeure sur la renommée de l’HGM en matière de recherche, ainsi que sur la coordination de ses activités. Alors que McGill veut voir s’appliquer les mêmes principes universitaires d’avancement par la recherche qu’à son département de médecine, l’HGM recrute en 1958 le Dr H. Rocke Robertson en tant que chirurgien en chef. L’année suivante, celui-ci ouvre la University Surgical Clinic (USC).

Le Dr H. Rocke Robertson, vers 1975. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.2167

Recherche clinique et enseignement

Le Dr Douglas Cameron (assis, à l’avant-gauche) enseignant à une clinique, 1967. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.851

Les nouvelles initiatives de recherche à l’hôpital marquent les débuts de la formation postuniversitaire pour servir une population croissante de cliniciens. Alors que le Dr Mills quitte son poste en 1957, le Dr Douglas Cameron devient médecin en chef. Il entreprend une restructuration des unités cliniques pour les rapprocher du cœur des activités de recherche de l’UMC. Réalisant que la recherche et l’enseignement sont plus efficaces lorsque jumelés par spécialité, le Dr Cameron crée des divisions au sein du département de médecine. Il dote celles-ci d’un chef géographique à temps plein, qui agit à la fois à titre de professeur à McGill et de directeur de recherche dans sa spécialité. Graduellement, chaque division va développer ses axes d’investigation et suivre sa propre trajectoire, façonnant les spécialisations en médecine et en chirurgie que l’on connait aujourd’hui.

L’activité générée par les cliniques médicales consolide la réputation pédagogique de l’HGM. Entre 1955 et 1960, la population de formation postuniversitaire y passe de quinze à 250 personnes, et l’hôpital continue à attirer un nombre croissant de chercheurs du monde entier.

Contact sheet showing ophtalmology clinic with students at 2 separate sites

Lors des premiers temps de la spécialisation, il était courant que les spécialistes se déplacent d’un hôpital à l’autre, comme ici avec un patient de l’Hôpital de Montréal pour enfants.

Planche contact du cours d’ophtalmologie donné par le Dr E. Gordon à l’HGM, photographié par Chris Lund, 1964. Archives de l’Université McGill, PR017582

Pendant que les activités de recherche s’intensifient à l’hôpital et entrainent des besoins de personnel, d’espace et d’équipement accrus, l’HGM amasse des fonds pour la construction adjacente d’un centre de recherche de cinq étages, qui demeure toujours actif aujourd’hui. Au fil du temps, l’Institut de recherche de l’HGM va accueillir un large éventail d’éminents chercheurs. Leur contribution à des champs de recherche tels que le cancer, l’immunogénétique, la régénération nerveuse, la chirurgie cardiaque, la douleur, et la génomique génère une reconnaissance internationale.

 

Vue de l’hôpital montrant l’ancienne propriété Magee située sur l’emplacement futur de l’Institut de recherche, 1966. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.303.

Dessin architectural pour l’Institut de recherche, complété en 1973. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz.

Réalisations notables en médecine et en chirurgie

Formules ayant mené à la découverte du gène BRCA1, d’après des notes de la collection privée de la Dre Patricia Tonin

Le Dr Phil Gold, 2005. Photographié par Robert Derval

Après plusieurs années de recherche dans les laboratoires d’allergie et d’immunologie de l’UMC, les Drs Phil Gold et Samuel Freedman publient en 1965 un article qui décrit la découverte d’une nouvelle molécule dans les tissus tumoraux du gros intestin, soit l’antigène carcinoembryonnaire (ACE). Cette découverte s’avère révolutionnaire : c’est la première fois qu’une propriété permettant de distinguer les cellules cancéreuses des cellules non cancéreuses est identifiée. Cette avancée conduit au développement d’un test sanguin qui est encore couramment utilisé dans la gestion du cancer du côlon. Les travaux des Drs Gold et Freedman sur la molécule ACE ont révolutionné la recherche sur le cancer et ont fait de l’HGM une autorité en matière de marqueurs tumoraux. Leurs recherches furent reconnues mondialement, et reçurent le prestigieux prix de la Fondation Gairdner en 1978.

À l’aide d’une équipe de la division de neurologie de l’HGM, le Dr Albert Aguayo fait une découverte déterminante sur le comportement des fibres nerveuses endommagées dans le cerveau et la moelle épinière. Après avoir passé une partie des années 1970 à étudier les cellules nerveuses périphériques greffées, le Dr Aguayo et son équipe se penchent sur le système nerveux central. À cette époque, on estime que lorsque les fibres nerveuses sont endommagées, elles meurent simplement, sans régénération possible. Le Dr Aguayo démontre que les fibres nerveuses peuvent en fait survivre — souvent même des mois après la blessure initiale — et que dans les bonnes circonstances, on peut les conditionner à se réparer. Cette découverte va avoir une incidence sur tout le champ de la régénération du système nerveux.

Le Dr Albert Aguayo, 1979. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.87.2

Les Drs Ronald Melzack et Mary-Ellen Jeans de la Clinique de la douleur, 1982. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.933

Le psychologue Ronald Melzack fut un pionnier de la recherche du traitement de la douleur. En 1965, il développe avec le neurophysiologiste Patrick Wall la théorie du portillon (gate control theory of pain). Cette théorie ouvre la voie à la recherche interdisciplinaire et à des protocoles de traitement qui tiennent compte des aspects complexes — psychologiques, physiologiques et sociaux — de la douleur. En 1974, le Dr Melzack fonde à l’hôpital la toute première clinique de la douleur au pays,En 1974, M. Melzack s’est associé au neurochirurgien Joseph Stratford et à l’infirmière Mary Ellen Jeans en fondant la première clinique de la douleur au Canada, faisant de l’HGM l’un des plus importants services de traitement de la douleur au monde. Conscient que la tendance à une spécialisation accrue entraîne de mauvais résultats pour les patients, l’équipe de la clinique de la douleur était dotée de professionnels des domaines de la neurochirurgie, de l’anesthésiologie, de la psychiatrie, de la biochimie, des soins infirmiers et de la psychologie. Au fil du temps, la clinique a été rebaptisée l’Unité de gestion de la douleur Alan Edwards, en raison du soutien généreux de M. Edwards. Il s’agit désormais d’un centre d’excellence reconnu à l’échelle internationale. En 1975, le Dr Melzack met au point le McGill Pain Questionnaire, un outil clinique d’évaluation de la douleur qui a depuis été adopté à l’échelle mondiale.

En 1991, le Dr Steven Narod est le premier médecin à être recruté par la division de génétique médicale pour mener des recherches et offrir des services dans le domaine de la génétique du cancer. Ceci marque un tournant significatif pour la division, qui devient chef de file au Québec et au Canada en matière de cancers héréditaires. En 1993, la Dre Patricia Tonin se joint au Dr Narod, et ensemble ils tentent d’identifier le gène du cancer du sein et des ovaires. En 1994, un article publié conjointement dans Science décrit leur succès à isoler le gène BRCA1, qui est à l’origine du cancer héréditaire du sein et des ovaires. Les Drs Narod et Tonin participent également en 1995-96 à isoler un second gène lié au cancer héréditaire du sein et des ovaires, soit le gène BRCA2.

Les Drs Patricia Tonin (à gauche) et Steven Narod dans leurs laboratoires à l’HGM, 1994. Maclean’s, 11 Juillet 1994

Le Dr Thomas Hudson au Centre d’innovation Génome Québec et Université McGill, 2006. Avec l’autorisation de Génome Québec

En 1996, le Dr Thomas Hudson fonde le Centre du Génome de Montréal. C’est le début de l’époque glorieuse de la génomique à McGill. Celle-ci culmine avec l’ouverture en 2003 du Centre d’innovation Génome Québec et Université McGill, qui sert aussi de centre d’expertise pour Génome Québec.

Scientifique le plus reconnu dans le domaine de la génomique au Canada, le Dr Thomas Hudson a consacré la majorité de ses recherches à la dissection de maladies génétiques complexes. Ses travaux en cours incluent la recherche des gènes prédisposant au lupus, aux maladies inflammatoires de l’intestin, aux maladies coronariennes, à l’asthme et au diabète. Le laboratoire emploie par ailleurs la technologie des puces à ADN pour caractériser le cancer du sein et des ovaires.

Le Dr Anthony Dobell est l’un des premiers médecins à avoir réalisé une opération à cœur ouvert au Canada. Bien qu’il ait principalement travaillé à l’Hôpital de Montréal pour enfants et à l’Hôpital Royal Victoria, Dobell dirige en 1960 la première équipe chirurgicale à effectuer des opérations à cœur ouvert à l’HGM, apportant une contribution majeure au champ chirurgical de l’hôpital. Peu après son arrivée, il met sur pied un programme de formation en chirurgie cardiovasculaire et thoracique à l’Université McGill. Au cours de sa carrière, le Dr Dobell a réalisé plus de deux mille opérations cardiaques sur des enfants.

Le Dr Anthony Dobell expliquant la procédure chirurgicale à cœur ouvert. Image tirée du film Miracles de la médecine moderne, de Robert Cordier. Bibliothèque et Archives Canada, 1973-0265, droit d’auteur Robert Cordier. Consultant en conservation : Steven Palmer

L’appareil cœur-poumon employé durant la chirurgie à cœur ouvert. Image tirée du film Miracles de la médecine moderne, de Robert Cordier. Bibliothèque et Archives Canada, 1973-0265, droit d’auteur Robert Cordier. Consultant en conservation : Steven Palmer

Le Dr Ray C.J. Chiu, 1977. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.1113

Dans les années 1980-90, le Dr Ray C. J. Chiu, un chirurgien cardiovasculaire doué, mène à la University Surgical Clinic des expériences qui conduisent à plusieurs innovations et techniques chirurgicales majeures. Parmi celles-ci figurent la greffe de veine cave en spirale, la thérapie cellulaire pour traiter les cœurs défaillants, et la cardioplégie rétrograde, une méthode d’interruption du cœur durant les opérations cardiaques. Le Dr Chiu est aussi à l’origine de la cardiomyoplastie dynamique, une procédure qui stimule et renforce les contractions d’un cœur affaibli en sollicitant un muscle du dos en conjonction avec un stimulateur cardiaque spécialisé. Grâce à cette procédure historique, le Dr Chiu est le premier chirurgien cardiaque à avoir surmonté les barrières physiologiques caractéristiques du muscle cardiaque.

En 1988, le Dr Emil Skamene fonde au sein de l’HGM le Centre de recherche sur la résistance de l’hôte de l’Université McGill. Un éminent groupe de recherche y travaille à développer le champ de l’immunogénétique, soit l’étude du rôle des gênes dans les réponses immunitaires. La découverte par son équipe du gène lié à la susceptibilité aux mycobactéries (responsable de maladies comme la tuberculose ou la lèpre) a valu au Dr Skamene une renommée internationale. Ces modèles de recherche sont désormais appliqués par le Centre dans l’étude des gènes liés à l’asthme, aux cancers, au diabète et à l’hypertension.

Les Drs Emil Skamene et Patricia Kongshavn dans les laboratoires d’immunologie de l’Institut de recherche de l’Hôpital général de Montréal, 1980. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.976

Le Dr Jo Miller, à gauche, avec le boursier de voyage nord-américain Dr Bernard Meggitt (Cambridge), 1976. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, 2014-0014.04.940

Chirurgien orthopédique ayant connu une renommée internationale, le Dr Jo Miller fonde en 1967 l’Orthopaedic Research Laboratory de l’HGM, qui opère à partir de l’University Surgical Clinic. Véritable pionnier de son époque, le Dr Miller travaille à développer des techniques et des matériaux utiles à l’implantation et au remodelage des os et des articulations. Celles-ci génèrent des innovations majeures dans le domaine de l’arthroplastie. Ses modèles d’implants commerciaux furent abondamment adoptés par les chirurgiens orthopédiques du monde entier, notamment la prothèse Miller-Galante, un genou artificiel développé en collaboration avec le Dr Jorge Galante.

Scientifique, clinicien et enseignant mondialement reconnu, le Dr Carl Arthur Goresky publie en 1963 un article emblématique d’une précision mathématique impeccable qui introduit plusieurs éléments de l’échange des nutriments entre les capillaires et les tissus à l’interieur du foie. Cette découverte jette un éclairage nouveau sur le réseau de circulation du foie, qui aide à métaboliser et à déplacer les matières comme le glucose, les protéines et les vitamines vers les tissus corporels appropriés. Sa compréhension de l’organe du foie conduit à l’étude d’autres systèmes de transport microvasculaire dans le corps, faisant du Dr Goresky un réel pionnier de l’étude du transport transmembranaire et du métabolisme intracellulaire.

Le Dr Carl A. Goresky au laboratoire à l’Institut de recherche de l’Hôpital général de Montréal, 1976. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.816

Le Dr Ken Bentley recevant la Médaille d’honneur de l’Association dentaire canadienne lors de l’assemblée annuelle, remise par le Dr Alastair Nicoll. Photo par Greg Teckles

Clinique Dentaire de l’HGM, 1972. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.900

Enseignant, administrateur et pionnier de la dentisterie, le talentueux Dr Kenneth C. Bentley est à l’origine du programme de formation en résidence spécialisée en chirurgie buccale et maxillo-faciale à l’HGM. Il occupe les postes de chirurgien-dentiste en chef de 1970 à 2000 et de doyen de la faculté de médecine dentaire de 1977 à 1988. Son leadership se démarque lorsqu’il devient en 1988 le premier dentiste canadien à présider le Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens à l’HGM. Le Dr Bentley prend sa retraite de l’Université McGill en tant que professeur émérite en 1998, et se voit décerner la Médaille d’honneur de l’Association dentaire canadienne en 2016.

Chirurgien plastique de renommée internationale, le Dr H. Bruce Williams amorce en 1970 à la University Surgery Clinic son travail de pionnier dans le domaine des techniques microchirurgicales. Il s’installe ensuite au laboratoire de chirurgie plastique de l’Institut de recherche de l’HGM. Fondateur de l’Unité de soins aux brûlés de l’HGM, le Dr Williams est reconnu pour sa contribution en matière de microchirurgie des nerfs périphériques, de traitement innovant des brûlures, et de techniques de greffe de peau. Son travail chirurgical sur les anomalies congénitales a amélioré la vie de milliers d’enfants et de jeunes adultes. En 2006, H. Bruce Williams reçoit la plus haute distinction dans son domaine, soit un prix honorifique de l’American Association of Plastic Surgeons. Il est de plus le seul Canadien à avoir été président de l’American Association of Plastic and Reconstructive Surgery.

Le Dr H. Bruce Williams, au centre, avec le Dr H.C. Brown, 1977. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.1186

Le Dr H. Bruce Williams en pleine intervention chirurgicale à l’HGM, 1978. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.1008

La famille HGM

5 women look away from switchboards to take photograph
Standard téléphonique
portrait of 3 mail clerks
Frank Young, Mike Atamantuk, et John Bruno - Salle de courrier
Housekeeper George Hine poses for photograph
George Hine, Entretien
judy lamotte
Judy Lamotte - Audiovisuel
Laundry workers
Services de buanderie
Herb Bercovitz poses on roof of MGH
Herb Berkovitz - Direction des services hospitaliers et archiviste
Katheryn Vaughan poses in medical library
Kathryn Vaughan - Bibliothécaire médicale
oswald poses in parking lot
Oswald Wellisch - Chef menuisier
orderlies
Techniciens du bloc opératoire
medical photographer looking at slides on a lightbox
Mr Artinian - Photographe médical
Microbiology
Microbiologie
chalmers nurse blows out candles on a birthday cake
Mlle B. Chalmers et Mlle M. Ryce, infirmière auxiliaire
staff group photo
Personnel infirmier du 11 Est
doctors work on modular computer
Les Drs Beique et Rotenberg - Physique des rayonnements
Marg Horan, Maurce Drolet
Marg Horan et Maurice Drolet - Magasins
electrician working on panel
Roger Lemoignant - Électricien
hop shop group holding award plaque
Boutique Hospitality / Hop Shop
Gregory Danko paints sign on Dr. Mulder's office door
Gregory Danko - Maintenance
Auxiliary services group photo
John Frick, Michel Rochon, Ken Dynes, Peter Delevo, Ervin Petro - Services auxiliaires
tony joseph
Tony Joseph - Relations communautaires

Réalisations dans le domaine des soins infirmiers

Henry Robinson (Robin) Watt, R.C.A., Portrait of Mary Mathewson, huile sur toile, collection de l’Alumnae Association of the Montreal General Hospital School of Nursing

Page couverture de Three Centuries of Canadian Nursing, 1947

L’approche à la fois douce et ferme et la maitrise administrative de Mary Mathewson, directrice des soins infirmiers de 1946 à 1953, permettent à la School of Nursing de se développer durant les exigeantes années d’après-guerre. Les difficultés se multipliant à l’ancien site, Mathewson joue un rôle clé dans la planification du nouvel hôpital, qu’elle ne verra malheureusement pas de son vivant. En 1947, Mary Mathewson co-écrit avec John Murray Gibbon le premier récit historique des soins infirmiers au Canada, Three Centuries of Canadian Nursing, qui témoigne de son dévouement aux soins infirmiers.

En tant que première directrice non-formée à l’HGM, Isobel MacLeod gagne rapidement le respect et l’affection du personnel et des étudiants. Directrice des soins infirmiers de 1953 à 1975 et de la School of Nursing de l’HGM dans ses dernières années, MacLeod encourage l’apprentissage novateur à l’hôpital, et facilite le transfert du programme de formation vers le système des cégeps. L’Université McGill lui décerne un doctorat honorifique en 1972 en l’honneur de la renommée de la School of Nursing au Canada et dans le monde. Elle reçoit le Prix du mérite de l’HGM en 1994 et la Médaille du jubilé de la Reine Elizabeth II en 2002.

Isobel MacLeod recevant son doctorat honorifique de l’Université McGill, 1972. Archives de l’Alumnae Association of the Montreal General Hospital School of Nursing

MacLeod, 2ème assise à partir de la gauche, avec des membres du conseil étudiant de la School of Nursing de l’HGM, 1967. Archives de l’Alumnae Association of the Montreal General Hospital School of Nursing.

Taylor remettant une licence au tout premier membre masculin de l’Association des infirmières, Jean Robitaille, en 1970. Courtoisie des archives de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec

En tant que directrice des soins infirmiers de 1975 à 1983, Helen Taylor aide à faire évoluer la profession infirmière à l’HGM en y instaurant des structures administratives, telles que les soins infirmiers primaires. Elle contribue de plus au développement des soins infirmiers au Québec et au Canada en tenant un rôle de leader dans plusieurs organisations professionnelles. Helen Taylor a été la première infirmière à être nommée présidente du conseil d’Agrément Canada (1977-78), et la première présidente canadienne de la Commonwealth Nurses Federation (1980-84).

Helen Taylor, vers 1975-80. Archives de l’Alumnae Association of the Montreal General Hospital School of Nursing

Infirmière enseignante diplômée de l’HGM et chercheuse estimée, F. Moyra Allen fonde en 1969 Nursing Papers, la première revue scientifique canadienne traitant de soins infirmiers (aujourd’hui appelée Canadian Journal of Nursing Research). Elle remporte en 1973 le National Health Scientist Award, qu’elle conserve durant neuf ans. En 1974, Allan ouvre à l’Université McGill une unité de recherche en soins infirmiers et de santé, la seule en son genre en milieu universitaire, qui pratique à partir de l’unité de médecine familiale de l’HGM. On lui doit également la création à McGill du premier cours d’entrée à la maîtrise en soins infirmiers au Canada. En 1983, Allen reçoit l’Insigne du mérite de l’Ordre des Infirmières du Québec et la médaille Jeanne Mance de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada. Des doctorats honorifiques lui sont décernés par l’Université McMaster en 1984 et par l’Université de Montréal en 1990. Elle devient officière de l’Ordre du Canada en 1987.

Moyra Allen gives speech at a podium

F. Moyra Allen a également cofondé en 1966, avec Joan Gilchrist, le premier syndicat d’infirmières anglophones de la ville.

La Dre Moyra Allen, 1970. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.1635

Valerie Shannon recevant l’Insigne du mérite de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Courtoisie des archives de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec

Directrice des soins infirmiers de 1984 à 1998, Valerie Shannon fut aussi co-fondatrice et première présidente du Conseil canadien des infirmières et infirmiers en soins cardiovasculaires en 1973-74. En 2008, elle devient la première femme à être nommée présidente de la Corporation de l’HGM, poste qu’elle occupe jusqu’en 2016. Avec le soutien de la Fondation de l’HGM et sous la direction de Sara R. Frisch, Shannon établit en 1985 un département de recherche en soins infirmiers, le premier au sein d’un hôpital universitaire canadien. Elle crée également le rôle d’infirmière scientifique en milieu hospitalier, que Mary Grossman est la première à tenir en 1993. Shannon supervise l’évolution de la gestion de cas des patients complexes. Son travail conduit à la publication d’un livre de Claire Thibault et Michelle Nadon, en collaboration avec l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), intitulé Suivi systématique de clientèles — expériences d’infirmières et recension des écrits. Ses réalisations ont jeté les bases du rôle d’infirmière pivot, reconnu aujourd’hui à travers la province. Valerie Shannon a reçu l’Insigne du mérite de l’OIIQ en 1997, le Prix d’excellence de l’Academy of Canadian Executive Nurses en 2003, et le Prix du mérite de l’HGM en 2005.

Deux cents ans d’apport précieux : le rôle des Auxiliaires et des bénévoles

Dans le hall attenant à l’entrée de la rue Cedar du nouvel HGM, une vitrine propose des articles de la boutique de cadeaux gérée par Les Auxiliaires, 1955. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.129.3

Durant la Seconde Guerre mondiale, le soutien bénévole des femmes s’organise progressivement. À l’HGM, The Women’s Auxiliary (aujourd’hui appelé Les Auxiliaires de l’HGM) devient une initiative permanente à la fin de la guerre, menée par un réseau de femmes vaillantes et conscientes du travail qu’il reste à faire.

Helen Hutchison fonde Les Auxiliaires en 1949, et sollicite le Women’s Canadian Club pour établir dès sa première année d’activité une base de plus de 1 711 membres. L’objectif premier des Auxiliaires est d’assurer le bon fonctionnement de l’hôpital et le bien-être des patients à travers le bénévolat, les collectes de fonds et les actions communautaires.

Premier comité de direction des Auxiliaires, années 50. Avec la permission des Auxiliaires de l’HGM.

Clinique de don de sang organisée par Les Auxiliaires, 1976. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.1246

Jeunes bénévoles, années  1970. Extrait de la collection de photos des Auxiliaires de l’HGM

Bénévoles à la bibliothèque des patients, 1978. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.1236

150th 1971

Présidente des Auxiliaires de 1957 à 1960, Barbara Whitley devient en 1969 la première femme à siéger au conseil d’administration de l’HGM — un signe de l’importance de son statut au sein de l’établissement. Elle reçut un doctorat honorifique de l’Université McGill en 1992.

De gauche à droite : Le Dr Ross Hill, Barbara Whitley, et le Très Honorable Miller Hyde, à l’occasion des célébrations du 150e  anniversaire de l’HGM, 1971. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.222

Au départ, les bénévoles rendent visite aux patients, gèrent une bibliothèque, et font circuler un chariot rempli de produits divers à travers l’hôpital. Au fil du temps, avec la création en 1979 d’un département des bénévoles distinct, plus de cinquante programmes de soutien aux patients vont voir le jour.

Grâce aux revenus générés par leurs activités de financement et leur fonds commémoratif, Les Auxiliaires ont fourni un apport substantiel à l’hôpital. Lorsque l’administration prend la décision de relocaliser l’HGM, Hutchison amasse les premiers 25 000 dollars pour la construction du nouvel hôpital. Depuis lors, plusieurs millions de dollars ont été recueillis pour soutenir les soins aux patients, la recherche et l’équipement.

Dès l’ouverture en 1950 de la première boutique de cadeaux avec casse-croûte dans un placard de la division Western, la créativité des initiatives de collecte de fonds des Auxiliaires gagne en popularité. Le Hospitality Corner, le Café, la vente Early Bird, la boutique Déjà Lu, le dîner dansant annuel, le service de traiteur, le salon de beauté et les défilés de mode en sont quelques exemples.

Entre les années 2008 et 2019, période où les données furent officiellement enregistrées, on note 570 031 heures de bénévolat, soit l’équivalent de 339 employés à plein temps.

Lou Pacaud

Lou Pacaud fut une bénévole célèbre qui servit durant trois décennies jusqu’à l’âge de 102 ans. L’Association des auxiliaires bénévoles des établissements de santé du Québec lui rendit hommage en 2009.

Portrait de Lou Pacaud par Nycoll Boivin.

Un des défilés de mode menés par Les Auxiliaires, années 70. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz

Tom Hum

Tom Hum au département des cliniques externes de l’HGM, vers 1962. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.814.4

Canadien d’origine chinoise, Tom Hum s’est énormément dévoué à titre d’interprète et de conseiller personnel pour les patients chinois se présentant au service de consultation externe de l’HGM. Gérant d’une épicerie du quartier chinois, Hum effectue ses livraisons en calèche. Il transporte à l’ancien HGM de la rue Dorchester toute personne ayant besoin de soins, et leur sert d’interprète jusqu’à leur congé. Lorsque l’HGM déménage à son emplacement actuel, il maintient son généreux service, et continue même après sa retraite à passer ses journées à l’hôpital. Il a également organisé plusieurs dîners annuels de collecte de fonds au sein la communauté chinoise pour soutenir l’hôpital.

Tom Hum fut honoré par l’HGM lors d’une cérémonie en 1976, où on lui remit un tableau en fer forgé orné de gravures en laiton. On y lit une inscription en anglais et en chinois : « Pour Tom Hum : En l’honneur de ses services dévoués à cet hôpital et à la communauté chinoise de Montréal durant plus d’un demi-siècle. Offert par le conseil d’administration de l’hôpital, 1976 ».

Tom Hum recevant un tableau cérémoniel, dont l’encadrement rappelle les portes du quartier chinois, offert par le conseil d’administration de l’HGM, 1976. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Berkovitz Fonds, 2014-0014.04.814.3

Un paysage social en mutation

La dernière classe de diplômées de la School of Nursing de l’HGM, salle Livingston, 1972. Archives de l’Alumnae Association of the Montreal General Hospital School of Nursing

Alors que la Révolution tranquille balaye le Québec, les mutations sociales et culturelles sont accompagnées de réformes législatives qui transforment radicalement l’environnement de l’hôpital. À la suite du rapport Parent, des réformes de l’enseignement entrainent en 1972 la fermeture des écoles d’infirmières en milieu hospitalier. L’évolution des notions en matière de santé mène à une augmentation des rôles paramédicaux et à une approche multidisciplinaire des soins. Le mouvement en faveur de la liberté de reproduction des femmes conduit à l’introduction de la contraception et à l’accès à l’avortement thérapeutique. Sans oublier le changement le plus fondamental en ce qui a trait à l’hôpital : la législation sur la notion d’accès universel aux soins de santé, qui a donné naissance au système public que nous connaissons aujourd’hui.

 

Réforme de l’éducation et émergence de l’équipe multidisciplinaire

Dernière remise de diplômes, Place des Arts, 1972. Archives de l’Alumnae Association of the Montreal General Hospital School of Nursing

La fermeture de la School of Nursing de l’HGM marque la fin de l’ère de l’éducation de proximité qui a été si caractéristique des soins infirmiers depuis son ouverture par Nora Livingston en 1890. En tout et partout, 4 275 infirmières y ont reçu leur formation et leur diplôme. L’école ferme ses portes en 1972, à la suite de la publication du rapport Parent en cinq tomes (1963-66), qui recommande de transférer le l’enseignement des soins infirmiers vers le système des cégeps.

À mesure que se développent les soins aux patients, l’Université McGill lance des programmes d’études avancées : soins infirmiers en 1944, travail social en 1945, audiologie et orthophonie en 1963, programme de baccalauréat en physiothérapie et ergothérapie en 1954. L’intérêt accru pour l’enseignement de troisième cycle s’inscrit dans un mouvement d’exigence d’éducation supérieure chez la génération de l’après-guerre, qui fait augmenter le nombre de diplômés et de doctorants à l’hôpital.

Formation des stagiaires en diététique, vers 1970. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.895

Ergothérapie, vers 1980. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.172

Physiothérapie, 1975. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.983

Nancy Chan

Mme Chan reçut en 1989 le Prix Eve Kassirer pour réalisations professionnelles exceptionnelles, la plus haute distinction décernée par Orthophonie et Audiologie Canada, pour sa contribution au développement de l’orthophonie et de l’audiologie au Canada.

Nancy Turner Chan, Orthophonie et audiologie, 1979. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.1067

L’évolution des disciplines de santé paramédicales et de spécialité s’accompagne d’une explosion des connaissances. Ceci mène à la formation d’équipes multidisciplinaires, qui collaborent aux plans de traitement des patients. La synergie entre plusieurs professions paramédicales, spécialistes et infirmières/infirmiers est en voie de devenir indispensable à une offre de soins complets, ciblés sur le patient et la famille. Cette approche nouvelle envers les besoins du patient est au cœur de la mouvance axée sur la qualité des soins. Elle se fonde sur une conception révisée de la santé, en lien avec les réformes du gouvernement provincial dans le domaine. 

 

Dr ronald Melzack

Première en son genre au Canada et composée d’une équipe de spécialistes en anesthésiologie, en neurochirurgie, en psychologie, en psychiatrie, en soins infirmiers, en physiothérapie et en travail social, la Clinique de la douleur introduit une approche multidisciplinaire au traitement de la douleur chronique.

Les Drs Ronald Melzack, Joseph Stratford, et Mary Ellen Jeans, en compagnie des cliniciens et du personnel de la Clinique de la douleur, années 70. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.933

L’unité de médecine familiale, c. 1975. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, fonds Berkovitz, 2014-0014.04.805

Équipe de santé communautaire (DSC), vers 1979. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.858.5

Syndicalisation

Médecins et employés prêtant main-forte à l’entretien lors de la grève du personnel de soutien, 1966. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, 2014-0014.04.1243.9

En raison de la pénurie d’emplois et de la Loi sur les relations ouvrières de 1944, le mouvement syndical prend de l’ampleur au Québec durant la Seconde Guerre mondiale et après celle-ci. Dans les années 1950, les syndicats critiquent fortement le gouvernement conservateur de Duplessis, et l’on reconnait à ceux-ci une influence majeure sur la Révolution tranquille.

En 1964, le gouvernement du Québec décrète un Code du travail qui accorde aux fonctionnaires, aux enseignants et aux travailleurs hospitaliers le droit de négociation et de grève. Le personnel hospitalier est cependant souvent pénalisé injustement, comparé aux employés du secteur public. Ce fut le cas lors de la grève du Front commun en 1972, et de la grève des infirmières et infirmiers en 1989.

Les travailleurs de soutien des hôpitaux anglophones organisent leur première grève en 1966. La même année se forme le premier syndicat d’infirmières anglophones de Montréal, les United Nurses of Montreal. Leur présidente et co-fondatrice, Moyra Allen, est diplômée de l’HGM. Les infirmières francophones, pour leur part, sont syndiquées depuis 1946.

Article tiré de Montreal Gazette par Elizabeth Thompson, 6 Septembre 1989. Matériel republié avec la permission expresse de : Montreal Gazette, une division de Postmedia Network Inc.

Dans le domaine des soins infirmiers, les possibilités d’avancement accrues combinées à une mobilisation à l’échelle du Québec produisent un corps professionnel d’infirmières et infirmiers hautement qualifiés. Conscients de leur valeur, ceux-ci savent s’exprimer dans la négociation de meilleures conditions de travail. Les différends entre le gouvernement et les syndicats d’infirmières et infirmiers mènent à des grèves en 1975, en 1989 et en 1999. Lors de la grève de 1989, les infirmières et infirmiers font face à des pénalités sévères en raison de la loi 160 sur les services essentiels. Ceux-ci reçoivent cependant la sympathie du public et se font les porte-paroles des patients en soulignant les répercussions des diminutions budgétaires sur les pénuries et les séjours à l’hôpital.

 

Santé reproductive

Planned Parenthood

Dans la foulée du mouvement pour le droit reproductif des femmes, et pour remédier au manque d’éducation sexuelle au sein de la population générale, l’HGM ouvre en 1968 une Clinique de planification familiale. Celle-ci fournit des informations sur la contraception aux femmes mariées ou célibataires, ainsi qu’à leur famille. Alors que le débat public sur le droit à l’avortement fait rage suite à sa dépénalisation fédérale en 1969, la clinique aborde aussi les problèmes liés aux grossesses non désirées, aux avortements illégaux et aux accouchements illégitimes.

Département de santé communautaire, présentation de l’organisation Planned Parenthood, 1977. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.858

En 1969, le gouvernement fédéral adopte un projet de loi omnibus qui décriminalise l’avortement thérapeutique dans toutes les provinces. Celui-ci doit cependant être accordé au cas par cas et recommandé par un comité d’avortement thérapeutique (TAC). L’avortement demeurant illégal, il revient à chaque comité de définir ce qui constitue une menace pour la santé d’une patiente qui demande un arrêt de grossesse. De nombreux hôpitaux refusent de mettre un comité en place et rejettent d’emblée les demandes d’avortement, rendant inégale la répartition de l’accès à l’avortement à travers la province.

À l’HGM, le département d’obstétrique et de gynécologie adopte une approche commune quant à l’avortement. Leur philosophie s’appuie sur une interprétation de la santé telle que définie par l’OMS comme étant « émotionnelle, sociale et physique ». Selon eux, la demande d’avortement d’une femme doit être accueillie d’emblée plutôt que soumise à un processus d’entrevue de comité, dont le biais personnel et de classe sociale donne lieu à des jugements peu équitables. L’attitude progressiste du département conduit l’HGM à effectuer 80 % des avortements du Québec dans les premières années suivant la législation,  et à demeurer le principal établissement hospitalier à le pratiquer jusque dans les années 1980.

Le Dr Robert Kinch, à gauche, donnant une conférence à la Peking University Third Hospital, en Chine, dans le cadre du poste de professeur invité Norman Bethune, accompagné du Dr Chang, interprète. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.748

Birth Control Handbook

Le Dr Robert Kinch, gynécologue à l’HGM, fut consultant pour la publication de birth control handbook, un des premiers manuels sur la santé reproductive féminine moderne à être publié — précédant de deux ans la publication de Our Bodies, Ourselves. Des millions d’exemplaires en sont vendus en Amérique du Nord. En tant que chef du département d’obstétrique et de gynécologie, le Dr Kinch fut un fervent défenseur des droits reproductifs des femmes.

Page couverture de la première édition du birth control handbook, publié par la Société des étudiants de l’Université McGill, 1968. Archives de l’Université McGill

Émergence d’une maladie nouvelle :

L’HGM et la crise du SIDA

colourful mixed media diptych by artist John A. Schweitzer

Le diptyque Centrifuge, créé en 1995 par l’artiste montréalais John A. Schweitzer, LLD, SAO, ARC, fut commandé par les docteurs Christos Tsoukas et Gretty Deutsch à l’occasion de l’inauguration du Centre de traitement de l’immunodéficience.

Comme son titre l’indique, le collage de Schweitzer incorpore des objets trouvés qui évoquent le centre de traitement, telle une maison ou un refuge « centrifuge » pour les personnes atteintes de cette maladie tragiquement mortelle à l’époque. Les traitements médicamenteux introduits au fil des années suivantes ont heureusement fait en sorte qu’un diagnostic de VIH/SIDA équivaut désormais à celui d’une maladie chronique traitable. Cet espoir de guérison est reflété sur le panneau de gauche à travers la prescription binaire de l’artiste, deux cartes annonçant « viens » et « va ».

John A. Schweitzer, LLD, SAO, ARC, Centrifuge (diptyque), 1995, collage sur papier. Collection du Centre des arts et du patrimoine du CUSM

Alors que l’épidémie de sida se propage à une vitesse inquiétante, l’HGM ouvre à la fin de 1985 une clinique consacrée exclusivement aux soins des patients atteints du sida, dirigée par le Dr Christos Tsoukas. Première en son genre au Canada, la Clinique du sida, qui sera plus tard rebaptisée Centre de traitement de l’immunodéficience, réunit des immunologistes, des psychiatres, des spécialistes des maladies infectieuses, des dermatologues et d’autres professionnels. En plus d’offrir une approche multidisciplinaire, la clinique conseille les patients et leurs familles, effectue des tests de diagnostic et participe à des campagnes de sensibilisation.

Le Dr Tsoukas a identifié le premier cas de transmission du sida par transfusion au Canada. Ses études sur les hémophiles ont contribué de façon significative à l’élaboration des protocoles de sécurité transfusionnelle énoncés dans le rapport Krever.

 

L’accès aux soins de santé : un droit humain

À gauche, graphique illustrant le coût pour l’hôpital des différents types de soins hospitaliers et ambulatoires offerts à l’HGM à partir de 1949. À droite, graphique démontrant la croissance marquée du déficit de l’hôpital, vu l’augmentation rapide du coût des soins de santé après la guerre. Rapport annuel de l’HGM pour 1949. Réalisé par Linda Jackson

Castonguay 1971

De gauche à droite : Alex Paterson, avocat pour l’hôpital, Claude Castonguay, « père » de l’assurance maladie du Québec, et G. Miller Hyde, président fondateur de l’Institut de recherche de l’HGM. G. Miller Hyde occupa plusieurs postes au sein du conseil d’administration de l’HGM sur une période de plus de quarante ans.

Claude Castonguay, au centre, à la célébration du 150ème  anniversaire de l’HGM, 1971. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.202

En 1970, l’introduction au Québec de la Loi sur l’assurance maladie établit les soins de santé financés par l’État en tant que droit humain. Précédemment, en vertu de l’adoption en 1961 de la Loi sur l’assurance-hospitalisation et les services diagnostiques du Québec, la province finançait les frais hospitaliers des citoyens par l’entremise d’un partage des coûts avec le gouvernement fédéral. En 1967, le rapport de la Commission Castonguay-Nepveu recommande de réviser radicalement l’administration des hôpitaux du Québec. Ces réformes sont mises en œuvre avec la loi 8, qui introduit en 1970 le système d’assurance maladie, puis la loi 65, en 1971, qui permet à la province de gérer les soins de santé, de fixer les tarifs de soins spécialisés, et de démocratiser les conseils et comités hospitaliers.

Ce graphique illustre les réformes organisationnelles du système de santé au Québec à travers les années. Celles-ci ont l’objectif commun d’améliorer avec le temps l’accès aux soins, la qualité des soins, l’imputabilité et l’exécution. Réalisé par Linda Jackson

Avec l’arrivée de l’assurance maladie, de nouveaux programmes à l’hôpital reflètent la reconfiguration sociale des notions de santé. Un intérêt législatif émerge quant à la responsabilisation des patients, les soins familiaux et de prévention, et la santé de la population. Chacun de ces champs crée des retombées positives à l’hôpital. Le mouvement pour les droits des patients, apparu dans les années 1960, est progressivement reconnu par la loi provinciale : en 1971, à la suite du rapport Castonguay-Nepveu, puis de façon renforcée en 1991, suite à la Commission Rochon.

 

Santé communautaire

La Dre Sheila Linden à la Clinique de Notre-Dame-de-Grâce, supervisée par le département de santé communautaire de l’HGM, vers 1979. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.858.1

En 1974, dans le cadre d’un mouvement de décentralisation qui attribue plus de responsabilités aux régies régionales de la santé, le gouvernement provincial demande à l’HGM d’ouvrir un département de santé communautaire (DSC). Son mandat consiste à créer un programme de santé communautaire pouvant servir environ 220 000 habitants de la grande région montréalaise. Ce modèle fait des CLSC le point d’entrée principal vers le système de santé provincial.

Les DSC supervisent la collaboration entre les hôpitaux et d’autres institutions communautaires afin de veiller à la santé de la population. En plus de traiter les patients sur place, le DSC voit à ce que l’HGM participe à plusieurs initiatives communautaires de santé publique, dont les soins à domicile, la prévention des maladies transmises sexuellement, les programmes périnataux, la nutrition, la gérontologie et la santé mentale, pour ne nommer que celles-là.

Le Dr Sandy MacPherson, premier directeur (en blanc), avec le département de santé communautaire, 1976. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.858

Servir les communautés du Nord-du-Québec

Sortie en traîneau à chiens vers un glacier de Grise Fiord à l’île d’Ellesmere au Nunavut, 1970. Photo prise par la Dre Jane Forsey lors de son stage de quatrième année de formation en médecine, 1970. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.850

Poste de soins infirmiers typique composé de trois remorques, à Grise Fiord sur l’île d’Ellesmere au Nunavut, 1970. Photo prise par la Dre Jane Forsey lors de son stage de quatrième année de formation en médecine. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.850.8

Burgess 1984

Le Dr Burgess fut d’abord nommé cardiologue consultant pour le McGill Baffin Project en 1973. En raison de son expérience, il devint par la suite cardiologue consultant pour la région du Nord du Québec au-delà du 55e parallèle (plus tard nommée Nunavik). Il y travailla de 1992 jusqu’à sa retraite, en 2003. Le mandat du Nord du Québec, de nature moins formelle, s’effectuait entre les hôpitaux de Puvirnituq et de Kuujjuak. Ses responsabilités de cardiologue pour le Nunavut et le Nunavik impliquaient des séjours bisannuels d’une semaine dans chaque région, incluant des visites à certains postes de soins infirmiers. Il offrait lors de ces séjours des soins directs et des séances d’enseignement, et correspondait à distance depuis son bureau de Montréal. Durant son mandat, le Dr Burgess constata de nombreux changements dans la prestation des soins cardiaques. Il fut également témoin de l’apparition des maladies coronariennes, de l’hypertension et des accidents vasculaires cérébraux dans la région, à mesure que les Cris et les Inuits adoptaient les modes de vie du sud.

Le Dr John H. Burgess posant près d’un inukshuk dans le cercle arctique, 1984. Passionné du Grand Nord canadien, Burgess publia un livre sur ses expériences dans la région (Doctor to the North: Thirty Years Treating Heart Disease Among the Inuit, 2008). Courtoisie de Dr John H. Burgess

Le rôle de l’HGM en matière de santé de la population concorde avec sa renommée croissante quant aux initiatives communautaires. En 1973, à la demande du ministère de la Santé nationale et du Bien-être social, le Dr Douglas Cameron accepte de mettre sur pied une liaison officielle entre l’Université McGill et les services de santé de la région de Baffin (plus tard rebaptisée Nunavut). L’HGM envoie déjà des médecins dans le Nord sur une base ad-hoc depuis 1965. Le programme sera transféré à l’Université d’Ottawa et prendra fin en 1988.

En 1978, l’HGM consent à gérer le Module du Nord québécois. L’hôpital devient responsable du transport vers le sud et des soins tertiaires des populations cries et inuites du Nord-du-Quebec. Il assure également la transition des services de santé de la région vers le Conseil cri de la santé et des services sociaux (CCSSS). L’entente, qui s’inscrit dans le cadre des négociations de traités avec le gouvernement provincial, implique d’établir une infrastructure de soins au sein de communautés éloignées. Elle constitue de plus la première initiative vers la création d’un réseau de télésanté, visant à diminuer les risques associés aux déplacements vers le sud.

L’HGM et la traumatologie

Le Dr Rae Brown, au centre, avec une victime de traumatisme à l’unité de soins intensifs chirurgicaux, 1986. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.1007.3

Le Dr Fraser N. Gurd, vers 1970. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.536.8

L’historique d’excellence de l’HGM en traumatologie nait de l’expérience de guerre de trois chirurgiens célèbres : les Drs Fraser B. Gurd, H. Rocke Robertson et David Mulder. Fort de son vécu à diriger une unité chirurgicale de campagne durant la Seconde Guerre mondiale, le Dr Robertson établit les premiers protocoles de traumatologie lors de son mandat à l’HGM en tant que chirurgien en chef, à la fin des années 50 et au début des années 60.

La réputation de l’HGM en matière de soins de traumatologie est déjà bien ancrée à Montréal lorsque survient en décembre 1989 la fusillade de l’École Polytechnique. Les chirurgiens traumatologues David Mulder et Rae Brown sont en fonction alors que six victimes sont transportées à l’urgence dans l’espace de vingt minutes. Chacune d’entre elles survit à ses blessures. Un déroulement semblable se produira lors de la fusillade du Collège Dawson, en 2007. Le Dr Brown reçoit en 1991 le Trauma Achievement Award pour son travail avec les victimes de Polytechnique, octroyé par le comité sur le traumatisme de l’American College of Surgeons.

Brown and Mulder

Le Dr Brown reçut le Trauma Award de l’American College of Surgeons pour son service aux victimes du massacre de Polytechnique. Le Dr Mulder contribua à établir l’HGM en tant que centre de traumatologie de niveau 1 pour la province de Québec.

Les Drs Rae Brown (à gauche) et David Mulder, vers 1970. Centre des arts et du patrimoine du CUSM, Fonds Berkovitz, 2014-0014.04.682

En 1990, le Dr David Mulder dirige un groupe de travail mandaté par le ministre de la Santé Marc-Yvan Côté pour examiner l’augmentation du taux de mortalité lié aux traumatismes au Québec, lequel atteint jusqu’à 51,8 %. Ceci conduit à la désignation en 1993 de l’HGM en tant que centre de traumatologie de niveau 1. Depuis 1992, le taux de mortalité associé aux traumatismes a chuté de façon significative.

 

respiratory therapistsgraphic showing merger of 5 hospitals
multidisciplinary teams pose inside the new resuscitation tent
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